De tout temps, jamais un élément n’aura jamais autant été traqué que de nos jours. Non je ne parle pas de Ben Laden, ni même de Jake Gyllenhaal, je veux vous parler… du poil ! Ce pauvre survivant de l’époque où nous ressemblions tous à un cousin éloigné de Cheetah a pourtant la vie difficile. Servant autrefois à nous protéger des agressions extérieures et à nous réchauffer par temps frais, il ne nous est plus d’aucune utilité aujourd’hui, et pourtant ce bougre, aussi inoffensif soit-il, résiste. Les femmes ont commencé à le raser, à l’arracher, à l’épiler, à grand renfort de coups de pince, de bandelettes de cire et de crèmes dépilatoires en tout genre. Puis les hommes, via l’imagerie gay qui se diffuse au travers des magazines et des publicités s’affichant dans n’importe quel abribus de nos contrées, se sont sentis touchés par ce nouvel élan glorifiant les jambes ou le torse imberbe. Les cyclistes et les nageurs ont été les précurseurs ; la mode et la publicité ont fait le travail restant. Et il n’en fallut guère plus pour faire réfléchir le mâle sur sa pilosité. Et pourtant les années 1900 où les femmes arboraient leurs aisselles velues sans aucun complexe n’est pas si éloigné de nous que ça ! Mais si les femmes ont été soumises au diktat de la mode et se sont infligées un certain nombre de tortures pour plaire à leur mari, les hommes, eux, résistent.
Les hommes se divisent donc désormais en quatre catégories : les imberbes, les traqueurs de poils, ceux qui les laissent « vivre » et les bears. Le combat fait rage et s’organise dans notre société ; le poil étant synonyme de virilité mais aussi – ne l’oublions pas – de machisme. On le glorifie, on l’idolâtre ou bien au contraire on le traque et on l’extermine. Des centres d’épilation spécialisés pour hommes ont même vu le jour, permettant à certains de se débarrasser des « disgracieux » ayant pris place sur leur dos, sous leurs bras ou même entre leurs fesses ! Autrefois recherché dans le milieu gay, les imberbes sont aujourd’hui old-fashioned et les bears ont vu leur popularité frôler les sommets. Mais au fond que reproche-t-on à ce survivant de l’âge du feu ? Rien à vrai dire. Il s’agit là tout simplement d’une question d’esthétique, d’hygiène et de propreté. Les femmes y voient même l’occasion d’une certaine vengeance après tant d’années passées cloîtrées dans leur salle de bain. Elles ont saisi l’opportunité de voir les hommes souffrir pour être beau, et se réjouissent via un plaisir et une satisfaction plus ou moins sadomasochistes : « Viens que j’épile ton torse et que je brûle tes tétons avec mes bandelettes de cire brûlante ! » L’homme tremble, sa position de mâle dominant est bel et bien remise en question.
Mais cette quête perpétuelle de l’imberbe ne cache-t-elle pas une envie de retour à l’enfance ? Cette période où nous étions tous jeunes, sans aucune ride, la tête pleine de rêves et de candeur, mais aussi et surtout ces quelques années de notre vie où les poils nous avaient laissé un soupçon de répit avant d’envahir la moindre parcelle de notre peau ? Ah la quête vaine de la jeunesse éternelle ! Au final, que vaut-il mieux être ? Autant la destruction du poil par le pouvoir des images fut chose aisée chez les femmes, autant les hommes résistent fermement. Alors imberbe ? Poilu ? Entretenu ? Et bien rien de tout cela ! Chaque homme a ses propres préférences pour l’autre et entretient son intimité comme il le désire. Un corps dépourvu de pilosité peut être tout aussi joli ou repoussante qu’un corps recouvert de poils. Chaque être trouvera son bonheur, sachant juste que l’homme préfère généralement ce que l’autre ne possède pas… Pour conclure, ne cachons pas non plus qu’un juste milieu est, en toute connaissance de cause, le meilleur des compromis possible ! Alors messieurs, faites de vos poils ce que l’envie vous dit.
du coup je suis meme pas sur que ce soit un dessous de bras ! lol çà pourrait etre un nombril éventuellement .
par contre on voit bien à la clarté des pixels que çà n’a jamais été rasé , incroyablement naturel ! bravo et merci ;o))
En tous cas ton analyse est très bonne quand tu dis que la quête perpétuelle ( chez certains ) du corps imberbe est un retour sur l’enfance , c’est finalement la peur de vieillir , de rentrer dans le monde des adultes . c’est triste :o((