
Pour continuer sur le chemin de mes découvertes, j’ai choisi de poser ma valise pendant quelques jours dans la capitale de la République Tchèque : Prague. A vrai dire, j’avais souvent entendu parler en bien de cette capitale encore méconnue. Après avoir visité Vienne en Autriche, Bratislava en Slovaquie et Budapest en Hongrie l’année dernière, je me devais de continuer l’exploration des capitales d’Europe centrale. J’insiste sur le mot « centrale » car même si pour nous, Français, il nous arrive de qualifier Prague de capitale d’un pays d’Europe de l’Est, sache qu’il n’en est pas du tout du goût des Tchèques. Prague est donc en Europe centrale et non pas en Europe de l’Est. Tour à tour, cité royale puis ville impériale avant de sombrer dans une certaine léthargie, Prague a su renaître et s’imposer comme la capitale moderne d’un État relativement neuf en Europe. Quiconque visite la ville sera surpris par ses richesses architecturales, depuis les façades baroques extrêmement colorées jusqu’aux bâtiments noirs qui mériteraient un sérieux ravalement de façade. Sans oublier une belle part d’Art Déco et d’Art Nouveau. Sans transition, je vais pourtant enchaîner sur ce qui gâche quelque peu le plaisir de déambuler dans les rues de Prague : le flot de touristes. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à croiser autant de monde. Depuis les hauteurs de la cathédrale Saint-Guy jusqu’à la Vieille Place et sa fameuse Horloge Astronomique en passant par le pont Charles, tu pourras difficilement apprécier la visite face à la foule, digne des rues étroites et escarpées du Mont-Saint-Michel ou encore de la Sérénissime Venise. Ce monde crée une pollution sonore, visuelle et olfactive. Tout ce que je déteste. Encore plus depuis mon voyage en Iran. Je me suis donc rapidement éloigné de ce tracé pour flâner dans Prague, pour essayer d’aller à la rencontre des « vrais » habitants, dans des « vrais » endroits afin d’y dénicher des petites pépites insolites et d’y trouver des restaurants atypiques sur lesquelles tout voyageur tombe s’il s’en donne la peine. Et Prague m’a rapidement conquis, même si la cuisine n’est pas en elle-même le point fort d’une escapade dans la capitale tchèque.

Même si tu y croises énormément de touristes, je te conseille de visiter la cathédrale Saint-Guy pour admirer la richesse architecturale des vitraux présents à l’intérieur. Mention spéciale à celui de la légende slave de Cyrille-et-Méthode réalisé par le génie Alfons Mucha. La combinaison du style Art Nouveau allié à l’architecture gothique de la cathédrale est extrêmement réussie. Une fois à l’extérieur et si la météo et les températures sont clémentes, je te recommande également de gravir les nombreuses marches de la tour Sud de la cathédrale. Curieusement, très peu de gens se donnent la peine de monter jusqu’à une vue qui en vaut pourtant largement la peine. Tout en haut, tu pourras profiter d’un panorama incroyablement dégagé sur l’ensemble de la Vieille Ville de Prague, ainsi que Malá Strana, sans oublier la colline verdoyante de Petřín. Pour les amateurs d’architecture religieuse, notamment baroque, l’église de Notre-Dame-de-Lorette est aussi une visite à faire à quelques pas du Château de Prague. Amateur d’Art Nouveau, j’ai énormément apprécié de tomber légèrement par hasard sur le Musée Mucha, à l’entrée certes chère au regard de la relative petitesse des lieux. Tu pourras y trouver des petits bijoux tels que les premières « publicités » pour une célèbre marque de champagne toujours en activité ou encore une biscuiterie nantaise bien connue. Mais la fascination opère devant la série de panneaux décoratifs des Heures du Jour, à savoir Éveil du matin, Éclat du jour, Rêverie du soir et Repos de la nuit. Mais aussi la série de Fleurs qui permet d’apprécier la sensibilité et la précision artistique de Mucha au travers de quatre autres panneaux : la Rose, l’Iris, l’Œillet et le Lys. Cette promenade au fil de l’Art Nouveau se continue non loin, sur l’immense place Venceslas où se situent d’autres merveilles architecturales, mélangeant bon nombre de genres et d’époques différentes. Au fil de ces visites, tu tomberas sûrement sur des vendeurs de trdelníks, sorte de pâtisserie traditionnelle dorée à l’extérieur et plus moelleuse à l’intérieur, recouverte d’un mélange de sucre et de noisettes pilées. Laisse-toi tenter par cette petite douceur, mais loin des rues touristiques, pour apprécier une spécialité qui est vraiment délicieuse. Enfin, pense à réserver à l’avance un billet pour le Théâtre National, plus connu sous le nom de Národní divadlo qui permet de pouvoir assister à des opéras ou ballets pour des tarifs bien moins élevés qu’à Paris. La salle est tout simplement somptueuse et offre un écrin de légende à la représentation de la Bayadère. L’occasion de découvrir un mélange étrange où se rencontrent l’Inde et le ballet russe, au fil des amours contrariées du guerrier Solor et de la danseuse Nikiya.
