Jeu, set & match

Roland Garros - Paris

En France, le mois de mai désespère souvent les touristes étrangers et les professionnels du monde des affaires. Tout d’abord, par le nombre de jours fériés qui se transforment généralement en « ponts » et réussissent à éloigner la plupart des salariés de leur bureau une bonne moitié du mois… En mai, c’est aussi le temps du Festival de Cannes, qui n’a pas eu l’éclat escompté cette année, étant donné la météo capricieuse, tant au niveau des températures que des précipitations. Puis vient l’inévitable événement phare de la capitale, le tournoi de tennis de Roland Garros, qui se tient chaque année à la Porte d’Auteuil. Depuis mes plus jeunes années, mon parrain m’avait converti au visionnage des matchs à la télévision. Par conséquent, me rendre à Roland Garros me trottait dans la tête depuis quelques années déjà. Mais les deniers manquaient et les examens empêchaient de planifier quoique ce soit à cette période de l’année. 2013 était l’année où m’y rendre devenait possible… Après avoir patienté pendant plus d’une heure le jour de l’ouverture des ventes au public sur Internet, j’ai réussi à me procurer le précieux sésame : deux places pour le samedi 1er juin sur le court Suzanne Lenglen. Au moment de saisir les numéros de carte Visa, l’esprit du futur spectateur ne se rend même pas compte qu’il est en train de débourser le prix d’une excellente place de concert pour voir des joueurs s’échanger quelques balles pendant que lui, assis sur un siège, cramera littéralement en plein soleil s’il a la chance qu’il ne pleuve pas… Les premiers jours de la quinzaine furent d’ailleurs relativement humides ce qui me laissait présager du pire : faire le déplacement pour trouver les courts bâchés et les joueurs contraints de rester au vestiaire. Et pourtant, en ce matin du premier jour de juin, le soleil était radieux !

Lunettes de soleil - Roland Garros
Après avoir emprunté le métro pendant une grosse demi-heure, la Porte d’Auteuil est enfin là. Difficile de croire qu’un événement mondial se déroule ici. Le métro n’est pas vraiment bondé, le secteur reste très fluide pour la circulation automobile, seuls quelques policiers et quelques barrières indiquent que cette partie du XVIème arrondissement connaît une effervescence inhabituelle. Après avoir suivi le chemin fléché jusqu’à la bonne porte d’entrée, le complexe sportif s’offre au visiteur. Une fois le contrôle de sécurité franchi, on se rend compte qu’il y a foule dans les allées et on se retrouve directement assailli par les hôtes et hôtesses des principaux sponsors et partenaires du tournoi, de la marque de jus de fruits ou d’eau gazeuse en passant par les voitures, le textile, les télécoms, le café et même le déodorant, tout y est. Roland Garros fait parti de ces temples de la société de consommation à outrance, il faut bien l’avouer. Rapidement, les yeux tombent sur les tarifs de la restauration qui surpassent ce qui se fait de plus cher dans la capitale ou dans un célèbre parc d’attraction. Comptez cinq euros pour 75 centilitres d’eau minérale, pas moins de trois euros pour une canette de soda. Fort heureusement, vous serez ravis d’apprendre que la Fédération Française de Tennis n’a pas encore eu l’idée de faire payer l’accès aux toilettes. Pour en revenir au tennis justement, après quelques minutes d’attente, j’ai pu pénétrer sur le court Suzanne Lenglen pour tout l’après-midi et profiter du match assez monotone et décevant opposant Marion Bartoli à Francesca Schiavone. C’était sans compter sur le formidable talent de Richard Gasquet face à Nikolaï Davydenko qui a enflammé les tribunes pendant plus de deux heures. Enfin, la journée s’est terminée sur la rencontre opposant Samantha Stosur à Jelena Jankovic.
 Roland Garros - Paris
Il n’y a pas vraiment de mot pour définir l’ambiance si particulière qui règne sur le complexe. Une fois rentré chez moi à la fin de la journée et quelques coups de soleil plus tard, je garde d’ores et déjà de merveilleux souvenirs et ne regrette pas du tout d’avoir dépensé près d’une centaine d’euros pour vivre cet évènement majeur de la vie sportive française. Un petit bémol néanmoins : les tarifs assez prohibitifs de la boutique de Roland Garros où l’on sent bien que la Fédération Française de Tennis joue véritablement sur le prestige du tournoi et n’hésite pas à faire s’envoler les prix de certains articles, même si le « Made in France » s’impose sur certaines étiquettes. Pour finir, je ne sais pas si j’y retournerais chaque année mais je dois avouer que je me suis pris au jeu, c’est le cas de le dire. Ce qui se passe lors sur place, lors d’un match sous nos yeux, est tout à fait différent ce que l’on peut vivre derrière son écran de télévision : on vibre, on supporte, on frémit, on admire, on s’extasie, on applaudit. Tout ça pour vous dire qu’il est impossible de ne pas rester de marbre dans l’enceinte d’un court, encore plus quand il s’agit d’un des courts mythiques du complexe sportif et qu’un joueur ou une joueuse tricolore se trouve sur la terre battue… En résumé, j’ai vraiment passé une agréable journée, qui est plus, en très bonne compagnie d’un garçon que j’apprends à découvrir depuis un peu plus d’un mois. Lui aussi semble avoir passé de bons moments. Qui sait si ces instants ne deviendraient pas le début d’une belle histoire ? Je n’en dis pas plus et savoure tout simplement ce que je viens de vivre, tant au niveau sportif qu’au niveau sentimental. J’espère ne pas me tromper après de longs mois voire de longues années de traversée du désert…

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