Autant le dire tout de suite, quand je m’ennuie en attendant un ami ou que je me balade un peu pensif dans la rue, je m’amuse parfois à regarder l’entrejambe de certains jolis garçons qui croisent ma route. Certains pantalons ne laissent rien transparaître alors que pour d’autres c’est une histoire toute différente. La faute incombe en partie à un ami dentiste, fasciné par le mythe du « gros paquet », qui m’a légèrement converti à ce jeu somme toute innocent. Il faut bien avouer qu’il est difficile de détourner les yeux quand on devine aisément la forme de la chose. Je constate d’ailleurs que le caleçon fait de la résistance parmi la gente masculine ou que de plus en plus de mecs ne portent pas de sous-vêtements. Maniaque de l’hygiène intime, reviens un autre jour. Par ailleurs, il y a bien évidemment la scène classique du dimanche matin dans les boulangeries parisiennes : jogging enfilé vite fait, sans sous-vêtement, où l’on devine aisément la forme de la protubérance génitale. Plus ou moins généreuse, selon la météo et l’heure du réveil. Bonjour Madame. Ah mais au fait, qu’est-ce que j’étais venu chercher déjà ? Une baguette ? Ah non pardon, deux pains au chocolat. Excusez-moi j’avais la tête ailleurs. Merci. Une belle journée à vous. Oui toi aussi, tu as déjà dû en faire l’expérience. Parfois, le soleil n’est pas le seul à être au beau fixe. Sur le chemin du travail, de la salle de sport ou même du cinéma, tu dois croiser bon nombre de ces hommes décomplexés qui n’hésitent pas non plus à se gratter le paquet, à se remettre la bite en place à travers leur jean – plus ou moins discrètement selon les cas – voire carrément à glisser la main dans leur caleçon en plein milieu de la rue. A se demander s’ils ne préfèreraient pas un coup de main, loin de se douter qu’il est généralement aisé de deviner la forme de leur précieux objet : tête en haut, tête en bas, circoncis ou pas. Circulez, messieurs, dames, vous avez l’embarras du choix.
Encore pas plus tard que ce matin, je me faisais encore cette réflexion quand le livreur d’un colis frappe à ma porte. Ah un paquet pour moi ? Oui, je l’attendais ! Il faut signer ici c’est ça ? C’était sans compter sur un élément de taille – c’est le cas de le dire – qui m’a quelque peu perturbé : le rebeu avait visiblement un deuxième paquet, fort peu dissimulé et bien généreux, dans son pantalon de jogging. Tout ça me rappelle également les nombreuses réunions toutes plus barbantes les unes que les autres dans les bureaux de la banque où je travaillais. La seule consolation était parfois de voir apparaître un bel homme en costume, visiblement bien coupé au niveau de l’entrejambe, ce qui me laissait esquisser un léger sourire au milieu de ces visages bien ternes et moroses. En fait, c’est à croire que tout est conçu au niveau du prêt-à-porter masculin pour mettre en valeur, directement ou indirectement, les formes de nos attributs. Certains jeans, chinos ou sous-vêtements ont le don de souligner soigneusement les contours de cette partie du corps. Pour finir, on ne compte plus les photos ou reportages, plus ou moins compromettants, consacrés au monde du cyclisme, de la lutte, de l’aviron ou de la natation, qui attirent directement le regard vers « cet » endroit en particulier. A qui la « faute » ? Aux tenues extrêmement moulantes ou aux hommes particulièrement bien dotés par la Nature ? Pourtant, loin de moi est l’envie d’y plonger la main ou de voir d’un peu plus près ce qui se passe à l’intérieur. Comme lorsque je fus témoin dans le métro de Busan, en Corée du Sud, d’un homme ayant visiblement quelques soucis à contrôler une érection matinale à travers son pantalon de jogging. Je considère tout simplement ça terriblement drôle de voir à quel point l’anatomie masculine peut être embarrassante et nous pousse à sourire.
Reste cet intérêt pour la verge en elle-même. Ne la trouves-tu pas bien plus excitante lorsqu’elle est dissimulée, cachée, repliée, engourdie ou légèrement réveillée dans une ou plusieurs épaisseurs de coton ou de synthétique ? On la devine inconsciemment, au détour d’un regard, au réveil à côté de son bien-aimé, entre deux couloirs de vestiaires de sport, au bord du grand bassin à la piscine ou encore à la sortie des toilettes. Néanmoins, le fantasme et la magie de l’instant tournent généralement court une fois que le déballage a eu lieu. Un peu comme l’enfant qui ne trouve plus aucun attrait au jouet qu’il a désormais découvert à l’intérieur de son Kinder Surprise. Les années passant, j’admets largement préférer laisser place à l’imagination plutôt qu’à chercher un peu d’action. Deviner les courbes et les traits d’un sexe sous un pantalon de jogging, dissimulant lui-même un bel AussieBum ou un Slip français est le comble de l’émoustillement, même si tout ce scénario dépend évidemment du garçon qui les porte. Et pour couronner le tout, le plaisir, dans certains cas, de voir le désir monter chez l’autre, de constater la déformation du pantalon avec un léger rictus sur le visage, tâter la bête à travers le slip, le boxer ou le caleçon, constater que le sang y afflue de plus en plus. S’embrasser langoureusement. Sentir l’objet grossir un peu plus contre son corps, étreindre « son » paquet contre celui de l’autre, y aventurer une main, se lancer dans un corps à corps, se débarrasser des vêtements et partir rejoindre le monde d’Éros. Ah là là je m’emporte facilement mais qu’il est bon de laisser l’esprit s’évader à la vue de certains de ces gros paquets et de rêver un peu à l’aube de cette nouvelle année !
Une histoire très appréciable. C’est le genre de récit qui correspond à l’un des critères de notre ligne éditoriale. Si vous aimez écrire et que vous souhaitez nous proposer une nouvelle, n’hésitez pas à nous contacter.