Au pays du matin calme

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Mon dernier vol long-courrier datait de cinq ans quand j’avais souhaité découvrir la ville de New York City. Cette fois, en 2015, j’ai mis le cap vers l’Est à destination d’un pays encore méconnu en France : la Corée du Sud. Alors que la guerre de Corée a dévasté le pays entre 1950 et 1953 et a abouti à une division durable du pays en deux, la Corée du Sud a su relever le défi d’une croissance rapide pour devenir actuellement la treizième puissance économique mondiale. La ville de Séoul est ainsi passée de 600.000 habitants à plus de 25 millions aujourd’hui, représentant désormais la 3ème mégalopole mondiale, derrière Tokyo et Mexico. Cette métamorphose se trouve être un miracle de développement en tout juste l’espace de 50 ans… Ayant passé quinze jours à Busan et Séoul, j’y ai découvert à juste titre un pays extrêmement dynamique tant sur le plan économique que sur son rayonnement en Asie et dont les valeurs sont partagées entre tradition et modernité extrême. Les deux principales villes du pays offrent d’ailleurs un paysage de verre et d’acier à perte de vue. A titre d’exemple, il est tout à fait habituel de croiser un curieux mélange entre l’architecture d’un temple bouddhiste et celle d’une tour moderne de 50 étages située à quelques encablures. Difficile également de ne pas parler de la gentillesse de la population qui oscille entre fascination pour l’Occident et l’envie d’accueillir « l’étranger » comme il se doit. Ce qui donne lieu à des scènes parfois cocasses dans les rues de Séoul ou dans le métro de Busan, où certains Coréen(ne)s, interpellé(e)s par la couleur de peau et des yeux, sont venu(e)s me toucher le bras et me demander s’ils pouvaient me prendre en photo…

Dongdaemun Design Plaza
Quiconque se rend en Corée du Sud doit également être prêt à découvrir une alimentation radicalement différente. Adieu produits laitiers, fromages, charcuteries, viande rouge. Dites bonjour à la viande de porc et de poulet, au riz, au kimchi ou encore au poulpe et à la méduse, sans oublier que tout est relativement épicé pour un palais non averti ! Les rues de Busan – notamment autour du marché aux poissons de Jigalchi ou à Haeundae – sont remplies de petites échoppes ou de petits magasins où tous les passants peuvent se régaler de mets différents, dont les effluves de friture de soja, de poisson séché et de piment embaument l’atmosphère. Dépaysement garanti, à la différence de Séoul, fortement influencée par la culture américaine. La capitale sud-coréenne offre néanmoins de magnifiques découvertes bel et bien coréennes. L’occasion de s’immerger dans la culture d’une nation riche historiquement comme en témoignent le palais impérial de Gyeongbokgung ou encore l’autre palais impérial de Changdeokgung dont la richesse architecturale et la beauté des jardins subjuguent tout visiteur. La quiétude du « jardin secret », autrefois réservé uniquement à l’Empereur, à l’Impératrice et quelques privilégiés, couronne une immersion déjà extraordinaire dans le temps passé. Une fois la nuit tombée, une balade permet également d’apprécier la beauté de l’ancienne porte Sud des remparts de Séoul – Sungnyemun – magnifiquement restaurée et éclairée – mais aussi du tapis de lumière que forment 21.000 roses LED plantées devant une autre partie des remparts de Séoul à Dongdaemun Design Plaza.

Beomeosa Temple - Busan
L’immersion n’aurait pas été complète sans la découverte des multiples temples bouddhistes – Haedong Yonggung, Bugulska ou encore Beomeosa, ni sans l’une des meilleures initiations de ma vie, à savoir 24 heures passées dans l’un de ces temples. L’expérience fut riche de sens et d’échanges. L’occasion de changer de mode de vie – lever à 5 heures du matin et extinction des feux à 21 heures – et de manière de pensée pendant une journée mais qui influence désormais ma manière de penser, de vivre et d’agir… Par ailleurs, le mois de mai est idéal pour visiter ces temples qui arborent tous un nombre incalculable de lanternes colorées, mises en place pour la fête des lanternes. Il en ressort une lumière tamisée extraordinaire et un sentiment de paix et de tranquillité. Une cérémonie du thé permet également d’aborder toutes les questions possibles avec l’un des moines, tant sur la vie religieuse, que sur les principes du bouddhisme et la philosophie de vie ou encore sur le rapport à la modernité, à la place de la femme et à l’abstinence. Ces deux semaines passées en Corée du Sud ont donc été particulièrement riches et dépaysantes, tant sur le plan humain que sur le plan personnel. Même s’il ne s’agit que d’un aperçu de l’Asie, il n’en demeure pas moins fascinant. En attendant un nouveau grand voyage lointain, celui-ci confirme ma pensée. A savoir qu’arpenter le monde n’est pas seulement l’occasion de découvrir les autres, c’est aussi une opportunité unique d’apprendre perpétuellement sur soi-même, d’agir et d’interagir avec son environnement, alors que tant de personnes restent désespérément passives face au temps et à la vie…

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