

Encore un peu plus d’un an pour espérer un changement dont la France a besoin tant elle est à bout de souffle et lasse d’une gouvernance qui ne rechigne devant rien, pas même à la contradiction entre la rigueur budgétaire d’un côté et les dépenses ostentatoires d’une démocratie de façade de l’autre. Plus rien ne choque, pas même les inquiétants voyages de la ministre des Affaires étrangères, profitant de sa fonction et de son statut pour obtenir des faveurs du gouvernement d’une Tunisie en proie à la révolte. Ni même les étranges liens du Premier Ministre avec le régime égyptien. Plus aucun scandale ne semble offusquer effectivement. Au fond c’est surtout l’exaspération qui caractérise le mieux le sentiment des électeurs devant la répétition de ces « bavures » diplomatiques et financières. Sans parler d’un programme de lois voté et appliqué presque manu militari, sans concertation entre différents bords politiques, grâce à un Parlement tout acquis à la solde du parti présidentiel. Et que dire d’une opposition toujours en lambeaux depuis un terrible jour d’avril 2002. Ses principaux leaders ne cessent de mettre des bâtons dans les roues d’une classe politique qui ne sait pas où aller, tiraillée entre différentes orientations, oscillant entre une sorte de néo-libéralisme économique et social, incarnée par le président actuel du Fonds monétaire international et une forme de protectionnisme européen raisonnable et un besoin pressant de politique sociale, symbolisée par l’actuelle maire de Lille.

Les scandales ne s’arrêteront vraisemblablement pas. Pas plus que ne s’arrêteront les innombrables remaniements ministériels effectués par le passé et ceux à venir. Malgré le précieux soutien de certains médias gérés directement ou indirectement par des amis proches du chef de l’État, il reste salutaire de voir qu’il existe toujours une presse d’opposition – principalement conduite par le journal Le Canard Enchaîné et le magazine Marianne – prête à insister, parfois lourdement certes, sur les excès de conduite du pouvoir actuel. Il existe pourtant un danger grandissement que beaucoup de Français voient se profiler sous la figure de Marine Le Pen qui, par ses interventions et ses démarches populistes, surfe sur la vague de mécontentement du pays et de ses électeurs. Imiter son père et parvenir au 2ème tour d’une élection présidentielle serait pour elle une forme de consécration suprême. Quoiqu’on en dise, la marche pour le poste phare de l’Élysée a déjà commencé. Reste à savoir si les Français sauront suffisamment voir clair dans le jeu des hommes et femmes candidat(e)s pour ne pas commettre les mêmes erreurs que par le passé. Il est grand temps de renouveler le paysage politique français et de donner de longs congés à une équipe de personnes incompétentes qui gouverne la France depuis trop longtemps déjà, tout en montant les différentes classes sociales les unes contre les autres. Y aura-t-il bientôt un(e) président(e) qui incarne dignement sa fonction et ne cherche plus à éloigner ses citoyens mais à les rapprocher ? Réponse en avril 2012.