De tout temps, l’homme a cherché à comprendre son environnement – en toute légitimité bien sûr – et à répondre à plusieurs questions inexplicables ou bien toujours inexpliquées, même aujourd’hui. Son ascendance, l’origine du monde qui l’entoure et même celle de notre galaxie et la possible existence d’une vie après la mort, ont trouvé des réponses dans des théories religieuses dont découle un certain nombre de croyances plus ou moins connues. Au cœur de la jungle d’Amérique Centrale, les civilisations maya et aztèque interprétaient les éclipses de soleil comme la manifestation du pouvoir divin pour annoncer la fin du monde. Au Moyen-Age, l’Église catholique assurait la population que la Terre était au centre de l’univers et que par conséquent l’homme l’était lui aussi. Monumentale erreur corrigée par Galilée et Copernic, génies scientifiques persécutés de leur vivant pour leurs idées « sataniques ». Puis arriva Charles Darwin, qui osa remettre en question l’origine même de l’homme en publiant la théorie de l’évolution des espèces. L’homme ne descendait absolument plus d’Adam et Eve mais il était bel et bien le lointain cousin du… singe ! Tout ceci en devenait moins gratifiant, forcément ! La religion jadis créée pour apporter certaines réponses à des questions « fondamentales » se retrouvait alors de plus en plus sur la sellette.
Puis des hommes assoiffés de sang, de pouvoir, de conquêtes et de richesses l’ont détourné à des fins colonisatrices et destructrices. Les hérétiques mayas, aztèques, incas et même amérindiens des États-Unis ont été réduits à l’esclavage, parqués et ensuite exterminés. Des civilisations riches avec des connaissances primordiales dans le domaine de la médecine ou de l’astronomie se sont éteintes avec leur savoir, leur langage et leur alphabet. Des hommes et des femmes qui avaient su construire des pyramides sans même connaître l’usage de la roue ont été tués par une soif sanguinaire de christianisation destinée à évangéliser quelques modestes « païens ». Cette même soif aura été elle-aussi la raison principale des Croisades qui eurent pour but de récupérer la Terre Sainte des mains d’infidèles. Cette même guerre sainte voit les rôles de ses protagonistes inversés presque 800 ans plus tard, au cours d’une djihad destinée à éliminer l’ennemi chrétien et à combattre le modèle occidental, symbole de l’oppression capitaliste. Sans oublier bien sûr les nombreuses colonisations occidentales notamment sur le continent africain visant à « civiliser » des « barbares ». En Australie, on arracha même des enfants aborigènes à leur famille pour les éloigner de leurs racines païennes afin d’en faire des « citoyens modèles ». Toutes ces « bonnes intentions » partaient bien entendu d’un sentiment de racisme indéniable de la part de la « race supérieure blanche ».
Et pourtant chaque religion prône sensiblement les mêmes valeurs : l’amour, le respect de l’autre, la tolérance, le partage, la paix et tant d’autres valeurs importantes au bien-être de l’humanité. Des passages ont juste été détournés et réinterprétés pour soutenir des causes diverses et variées dans le but d’appuyer des revendications plus ou moins condamnables. Et pourtant malgré les erreurs passées, les religions persistent à être profondément conservatrices. L’Afrique, continent gravement touché par l’épidémie de SIDA, et dont la population est très croyante, entend le message d’un Pape qui ne veut en rien autoriser l’utilisation du préservatif, pourtant nécessaire à un ralentissement de l’épidémie. Le Vatican et l’Islam sont aussi de ceux qui condamnent l’homosexualité comme un comportement décadent. Les Mormons vont même jusqu’à prodiguer des méthodes destinées à « soigner » les homosexuels de leur « maladie ». Toutes les religions ont commis d’énormes erreurs d’appréciation dans le passé. Certes, elles ont survécu à la perpétuelle remise en question de leurs dogmes mais en sont-elles sorties indemnes ? On dit qu’il fait parfois bon de tirer des leçons du passé. Or la religion l’a plus ou moins oublié et ne prône plus du tout un message concordant avec les préoccupations des populations actuelles. Et l’on se demande encore pourquoi les églises demeurent quasiment vides lors des offices ! Et bien, peut-être y faudrait-il voir le besoin imminent de changements radicaux au sein même des différents religions pour qu’elles puissent enfin s’ouvrir au monde sans avoir peur de perdre de leur influence.